WAY, c’est nous 3 : Antoine, Caroline et Tristan. Nous avons créé notre association, loi 1901 en octobre 2019, pour donner un cadre au voyage à impact que nous nous apprêtions à vivre
Un an et autant de temps de préparation plus tard, en novembre 2020, nous avons pris nos sac-à-dos pour 6 mois de voyage dans le but de réaliser un documentaire qui questionne le sens du voyage et donne à comprendre son impact environnemental.
Pour cela, nous testons nous-mêmes des manières de voyager plus respectueuses de l’environnement, comme le vélo, la marche, l’auto-stop, le bateau-stop, etc. Et partons ainsi à la rencontre d’acteurs tels que des entrepreneurs, des chercheurs, des acteurs publics, des philosophes, des explorateurs, … Qui proposent des solutions concrètes pour rendre le voyage plus responsable. Ces solutions concernent 5 piliers : se déplacer, se nourrir, s’héberger, s’équiper et se divertir lorsqu’on voyage.
Ces interviews au fil du chemin nous permettent aussi de comprendre pourquoi l’Homme voyage ? Depuis quand ? Comment ? Et pourquoi il consomme aujourd’hui le voyage plus qu’il ne le vit vraiment ?
WAY, c’est donc 3 étudiants à la recherche de réponses philosophiques et de solutions concrètes pour construire le voyage de demain, plus responsable et plus conscient.
Le Stop : un moyen de baroud’ plutôt commun
Qui n’a jamais vu un baroudeur ou une baroudeuse sur le bord de la route, le pouce-levé et le backpack bien attaché dans le dos ? Vous l’avez peut-être déjà expérimenté ! L’auto-stop consiste à embarquer dans le véhicule d’un tiers, qui accepte de faire un bout de périple avec vous. En général, vous vous laissez tenter si la direction qu’emprunte le conducteur vous arrange, et qu’il n’est pas trop bizarre évidemment.
L’auto-stop, autrement dit le principe du stop appliqué à la voiture, est un mode de transport gratuit, humainement sympa, mais surtout bas carbone ! Vous embarquez dans le véhicule d’un tiers ce qui implique que vous n’utilisez pas votre propre véhicule, votre emprunte carbone est donc réduite à néant car vous n’influencez pas le trajet de votre ami du jour : avec ou sans vous, il aurait fait exactement le même trajet
Et le principe du stop en bateau, kesako ?
Le bateau-stop se base sur un principe similaire : un navire vous offre une cabine pour la traversée, en échange de quoi vous devenez son équipier pendant la totalité de la traversée.
Puisqu’un voilier utilise ses voiles pour avancer, votre empreinte carbone est nulle !
Ce moyen de transport est donc sans conteste le moyen le plus écologique de traverser un océan. C’est l’une des alternatives au moyen de transport le plus polluant au monde : l’avion. Néanmoins, comme précisé plus haut, vous êtes un équipier sur le bateau, et non un simple passager. Cela implique quelques précisions.
En quoi consiste ce rôle d’équipier ? Premièrement, il est important de préciser que vous passez près de 3 semaines à bord lors d’une grande traversée, comme la transatlantique, et non pas quelques heures comme en autostop. Il paraît ainsi cohérent que vous participiez aux tâches quotidiennes classiques, telles que la cuisine, le ménage, etc. Jusque-là, rien de sorcier !
Deuxièmement, vous l’aurez compris, le rôle d’équipier nécessite de réaliser des tâches spécifiques à une traversée. Ainsi, vous devrez participer aux quarts de nuit, qui consistent à veiller quelques heures par nuit pour s’assurer qu’aucun danger ne croise la route de notre BlackPearl.
Voilà ! Ce sont les deux types de tâches demandées à un bateau-stoppeur. Vous voyez, le bateau est accessible à tous !
Vous mangez, buvez et profitez de la demeure de votre capitaine mais ce n’est pas gratuit, et cela se comprend ! Dans la majorité des cas, vous participez à la caisse de bord : les courses, les frais d’emplacement au port et parfois l’essence (le capitaine doit parfois utiliser le moteur en cas d’absence de vent). Ce sont les mêmes frais que vous auriez eu dans la vie de tous les jours. Il faut compter environ 10 euros par jour et par personne. On voit parfois des prix fixes par cabine : entre 15 et 25 euros par jour et par personne. Dans ce cas o, parle de Cobaturage.
Mais comment trouver un bateau au juste ?
Est-ce que nous avions une quelconque expérience en navigation ? La réponse est non.
Est-ce qu’on a trouvé un bateau ? Et bien oui !
Il n’est pas indispensable d’avoir de l’expérience pour se faire embarquer ! Évidemment, si vous en avez une, vous partez avec un avantage. Si vous l’utilisez bien ! En effet, certains capitaines préfèrent des débutants dociles, avec une volonté d’apprendre, plutôt que des intermédiaires qui prennent des initiatives potentiellement dangereuses.
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Trouver une embarcation via internet
Vous pouvez taper vos mots clefs sur Ecosia pour trouver des sites de bateau stop. Mais on va vous faciliter la tâche puisqu’on l’a déjà fait ! La bourse aux équipiers, Crewbay & Sail the world sont des sites gratuits sur lesquels vous pouvez poster une annonce de recherche ou répondre aux capitaines qui postent leurs annonces mais très sincèrement, nous avons eu très peu de succès sur ces plateformes. En ligne, les équipiers expérimentés sont davantage recherchés que les novices.
Parallèlement, on trouve des pages Facebook de sailors et elles sont très actives. A défaut de trouver un bateau, vous avez au moins la garantie d’obtenir toutes les informations nécessaires liées à une potentielle navigation. Voici les pages sur lesquelles nous avons fait la promotion de notre projet, et sur lesquelles nous avons obtenu de nombreuses informations : Sailboat Hitchhikers and Crew Connection, Bourse aux équipiers France, Bourse aux Equipiers, Atlantic Ocean Crew, Sailboat Crewfinder Worldwide, Sailing Crew Finders Whole World.
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Trouver une embarcation dans les ports
La recherche sur place est pour nous la meilleure manière de trouver un voilier. D’expérience, c’est bien plus efficace. En effet, les marins préfèrent rencontrer directement les énergumènes avec lesquelles ils vont vivre quelques temps. Ainsi, de nombreux capitaines ne passent même pas d’annonces en ligne et attendent que des bateaux-stoppeurs les abordent sur les ponts.
Si on est si tranché, c’est parce cela a fonctionné pour nous alors que nous n’avions aucune expérience. Voici quelques tips qu’on vous lâche, histoire de maximisez vos chances sur place :
- Dans un premier temps, renseignez-vous sur les ports les plus fréquentés pour trouver la traversée qui vous correspond. La capitale mondiale du bateau stop est Las Palmas de Gran Canaria, où l’on cherche à faire la transatlantique jusqu’aux Caraïbes. Nous nous sommes rendus là-bas, en bus puis en bateau.
- Une fois sur place, il faut trouver le bar fréquenté par les marins. Aux Canaries, le Sailor’s Bar est l’endroit incontournable ! On vous conseille de déposer des affiches, avec vos motivations, une photo de vous et un numéro de téléphone facile à détacher. Mieux encore, allez à la rencontre de ceux qui prennent des verres sur place. Vous avez tout à gagner ! Si vous parlez à un local, Il vous donna des tips et si vous êtes sages, il vous recommandera peut-être à des amis. Si ce n’est pas un local, alors soyez encore plus aux aguets, c’est peut-être votre futur capitaine ! A terme, vous connaitrez tout le monde sur place, et serez en pole position dès qu’un capitaine en recherche d’équipiers se présentera au bar en votre absence.
- En parallèle de votre début de carrière en tant que pilier de bar, on vous conseille vivement de faire le tour des ponts. Certains marins ne fréquentent pas le Sailor’s Bar. Et oui, ça existe… Parlez, chopez des infos, familiarisez-vous avec les marins, etc., N’hésitez pas à proposer vos services en tant qu’équipier, il en suffit d’un ! Même si la plupart des bateaux présents au port ne traversent pas ou ne cherchent pas d’équipiers, c’est un atout majeur que de les avoir dans sa poche. En effet, les marins parlent beaucoup entre eux : vous pouvez rapidement vous faire recommander ! La concurrence est souvent rude mais reste saine et vous deviendrez vite potes avec vos compagnons de recherches.
Ceux qui trouvent le plus rapidement sont ceux qui gravitent entre le Sailor’s bar et le port, à l’affût de nouveaux bateaux potentiellement à la recherche d’équipiers.
- Enfin, pour les plus téméraires, il y a un moyen efficace de se distinguer : la nage ! En effet, certains bateaux préfèrent ne pas payer une place au port, et s’ancrent ainsi aux alentours. On dit qu’ils sont au « mouillage ». Le seul moyen d’aller discuter avec ces marins-là, c’est de construire un radeau, ou tout simplement d’y aller à la nage. En plus de montrer votre motivation, vous vous distinguerez des autres bateaux-stoppeurs. Pendant notre période de recherche, nous étions les seuls à nager chaque jour au mouillage.
La situation sanitaire contribue à raréfier le nombre de bateaux qui prend des équipiers. Toutefois, c’est possible. On l’a fait et puis qui ne tente rien n’a rien !
Les derniers conseils made in WAY
Trouver son bateau-stop c’est une chose. Vivre l’expérience en tant qu’équipier sur un bateau-stop en est une autre. Voici quelques leçons et souvenirs qu’on retient de nos 2 semaines et demi à naviguer sur l’Atlantique autour de l’archipel des Canaries sur le bateau danois d’Anne et Michael :
- Faire du bateau-stop, c’est accepter de vivre en communauté, dans un espace restreint, pendant une longue période. Lorsque vous êtes en mer, vous n’avez pas d’échappatoires, vous êtes contraints de bien vous entendre avec le reste de l’équipage. Ainsi, il est très important de « sentir » la ou les personnes avec qui vous naviguez, au risque de vivre un enfer pendant plusieurs jours. De notre côté, on a vraiment attendu d’avoir un coup de cœur pour monter à bord d’un voilier. On a eu le feeling avec les valeurs et le mode de vie du couple Danois avec qui nous avons voyagé. On a toutefois entendu des histoires de navigation qui se sont moins bien passées !
- Ne pas oublier d’être clair sur la question « combien ça coûte de voyager avec vous ? ». C’est un sujet qui peut vite devenir tabou, si les chiffres ne sont pas posés clairement avant le départ. Rares sont les marins pour qui la contrepartie financière ne compte pas. Et c’est normal. Pour notre part, nous avions mal compris le prix que nous demandaient les danois et cela a créé quelques tensions lorsqu’on s’en est aperçu. Cela aurait pu être évité si nous n’avions pas « craint » d’évoquer la question de l’argent.
- Ce n’est pas donné à tout le monde de dompter les flots : le mal de mer n’est pas une légende. Caro et Tristan en ont fait l’expérience en partant faire une première navigation de 6 heures au large de Gran Canaria avec un marin polonais. Le fait qu’il les ait enfermés dans la cabine pendant les 40 premières minutes n’a peut-être pas aidé. Mais jeunes mousses que nous sommes, nous nous sommes promis de ne jamais sous-estimer à nouveau le pouvoir d’une mer tout juste agitée (pas d’autres vomis à déplorer sur la navigation avec nos amis danois cela-dit).
- Osez bateau-stopper ! C’est une expérience magique !
Ouvrez grands les yeux sur la faune sous-marine, les baleines, les dauphins, les planctons, sur le ciel étoilé, la voie lactée limpide, les étoiles filantes, etc. Loin de toute pollution lumineuse, un monde de rêve et d’observation s’ouvre à vous.
Et puis, le temps semble s’arrêter. Au milieu de l’océan. L’immensité bleue est propice à la réflexion et à l’introspection. On se sent petit, on réapprend à apprécier les distances, tant le voilier avance doucement…
Le bateau-stop a été une étape marquante de notre voyage. Nous sommes partis expérimenter des manières bas-carbones de voyager et avons découvert que ces dernières n’ont pas seulement des effets bénéfiques sur la planète mais aussi sur nous et on croit que c’est aussi ça, voyager autrement !
Vous pouvez suivre nos aventures sur les réseaux (liens ci-dessous) et retrouver nos précédents articles, sur WAY — Le grand départ ! et Norra Djugården ou comment vivre durablement en plein Stockholm ?.
À très vite !
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Vous envisagez vous aussi d’essayer des manières de voyager plus respectueuses de l’environnement, comme le bateau-stop ? N’oubliez pas de souscrire une assurance voyage à l’étranger du type HEYME world pass pour une prise en charge à 100 % de vos dépenses de santé.
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